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Christian Rullier
AUTEURS
Bruno ALLAIN
Louise DOUTRELIGNE
Martine DRAI
Gilles GRANOUILLET
Fabrice MELQUIOT
Christian RULLIER
Matei VISNIEC

 

 

Bio

Christian Rullier, bien qu’il affirme n’y avoir jamais mis les pieds, est né en 1957 à Barbezieux (16). L’enquête lui donne raison, puisqu’il quitta la ville dès le septième jour et n’y fit donc jamais ses premiers pas. Dont acte. Arrivé à Limoges, il y végéta jusqu’à ses dix-huit ans, convaincu qu’il fallait un début à tout et que la poésie valait bien quelques sacrifices. Parvenu enfin à Paris, il se trompa d’itinéraire et fit de brillantes études de lettres jusqu’au doctorat.

Dieu merci, se dit-il, seule la mort n’est pas réparable, et encore. L’alphabet des désirs (84, Buchet/Chastel) fut son premier roman, le seul à ce jour, mais qui sait… Vinrent ensuite de nombreuses pièces (...) publiées aux éditions Théâtrales, Crater, Lansman et Les Impressions Nouvelles.

Rullier a écrit également une ribambelle de films pour le cinéma et la télévision. Il dirige régulièrement des ateliers d’écriture et des « chantiers de créations ».

Biographie extraite du site http://www.christian-rullier.com

Auteur de théâtre, il dirige notamment la collection "Théâtre" des Impressions Nouvelles de Bruxelles. Il est aussi membredu Comité de Lecture du Théâtre du Rond Point à Paris, théâtre dirigé par Jean-Michel Ribes.

Homme de cinéma et de télévision, il a notamment co-écrit le scénario du film " Outremer ", qui a obtenu le prix de la critique au festival de Cannes 1990.

Il dirige des stages d'écriture, et a effectué plusieurs mises en scène dans le cadre de travaux, notamment avec le Théâtre National de Bretagne.

Il a parrainé la 10ème édition du Festival du théâtre de Carhaix, en mai 2004

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Biblio

 

Titres disponibles à la Bibliothèque théâtrale de Carhaix

Le cri victorieux de la mamelle - Courtes pièces d'auteurs - Crater

Une nuit à la belle étoile; La main heureuse; Le salon de poésie; Un débat philosophique - Petites Pièces d'Auteurs - Théâtrales

Il marche - Editions Théâtrales 2001

L'homme livre des fragments de sa vie. Il est le prophète d'un message qui s'écrit à mesure qu'il avance. Il n'est que de passage… Tant qu'il tiendra debout, il sera quelque part et n'aura qu'une idée en tête : aller ailleurs ! De temps à autre, bien sûr, il boit un coup à la santé de ceux qui le regardent… Ses semblables, ses frères…
La marche, donc. Mais pas seulement. Une métaphore de la vie et de l'écriture. 1 homme

C'est à dire - Editions Théâtrales 2001

C'est l'histoire tragi-comique d'un homme dont la vie n'est faite que de mots et qui n'a que les mots pour le dire. Piégé entre l'arme et la cible, il est un homme de lettres que les lettres assassinent. C'est à dire est son testament. Un autre homme, acteur celui-là, a trouvé ce texte, un jour, par hasard. En se glissant dans la peau du " personnage", il s'efforce, le temps d'unereprésentation, de le faire revivre... Mais les mots guettent, une fois encore, prêts à trahir...
Un texte sur le langage et la nature de son interprétation théâtrale. 1 homme

Il joue - Editions Théâtrales 2001

 

Annabelle et Zina - Editions Théâtrales 1993

Annabelle a perdu son mari et son fils dans un accident dont Zina, star de renom, est responsable. Au bout de cinq ans, Zina accepte de rencontrer Annabelle. L'une veut se venger, l'autre expier...
Confidences, jeu de cache-cache et de découverte. Peu à peu, puis brusquement, les évidences craquent, les apparences cèdent, les rôles s'inversent. 2 femmes

Le fils - Editions Théâtrales 1993

Qui est le fils ? Est-il vivant ou mort, bon ou mauvais, génial ou minable ? Cent personnages viennent en témoigner. L'absent a-t-il eu raison ou tort ? Son histoire, qui s'élabore au fil des paroles des autres, en jugera.
Témoignages de la vie d'un homme entr'aperçu, peut-être bien connu, peut-être même aimé. Tour à tour émouvant, drôle, grave, grotesque : humain. 1 homme

Football et autres réflexions - Editions Théâtrales 1993

Les personnages de cette pièce sont des "footys" : des êtres excessifs, infantiles. Clowns tragi-comiques du monde du football, ils jouent tous les rôles, nous brossant le tableau critique d'une société aliénée par le sport, ultime refuge existentiel.
Terrain et vestiaires d'un champ d'action où s'exercent toutes les haines, les lâchetés et les faiblesses des hommes. 4 hommes. 4 hommes

Le Plus Beau de l'histoire - manuscrit ANETH

Dans un appartement sordide, une femme attend... son mari, son amant, son fils... tous à la fois, ou personne. Elle fait le point sur sa vie et formule ses rêves sans qu'on discerne le fantasme de la réalité...
Une vie en flash back et en projection, entre la folie, l'espoir et le désespoir. 1 femme

L'Enfant Do - manuscrit ANETH

Bercé dans le sang et la violence, endormi par les cris de sa mère (assaillie par les uns et souillée par les autres), il revient un jour au pays, annoncé par les Écritures, (celles dont on se souvient ou qu'on invente) pour occuper un poste, bien décidé à la vengeance. Mais l'enfant-Do devient un messie malgré lui. Autour de lui l'univers s'organise, empile ses briques, remplit ses brocs. Une parodie de pouvoir s'élabore, et tout aurait pu en rester là, au fond, à l'image de nos régulations sociales en vigueur, si l'enfant-Do, piégé par la paix restaurée, n'avait cru bon de livrer son âme à la foule…
Une construction rapide, vive, efficace, sur un ton acerbe, plein d'imaginaire et de dérision. 23 hommes, 1 femme


Dernières Outrances - Les Impressions Nouvelles

"En 1987, "Le Fils", écrivain cyclothymique, débauché et caméléon, jouissant de sa propre destruction et par tous les bouts de la chandelle où ça pouvait brûler, faisait son apparition dans la pièce éponyme de Christian Rullier qui, jouée par 100 comédiens à la Cigale dans une mise en scène de François Rancillac, connut un important succès et remporta le Grand Prix du Théâtre de la ville de Paris. Depuis cette date, une dizaine d'autres mises en scène lui sont consacrées en moyenne chaque année en France et à l'étranger.
Cette pièce était composée d'une centaine de personnages qui, un jour dans leur existence, sur une durée de soixante ans, avaient rencontré Le Fils, l'avaient aimé ou cru l'aimer, détesté ou cru le haïr. Tous ces êtres anonymes avaient partagé un instant de sa vie et venaient témoigner devant le public au sujet de sa personnalité controversée. Le Fils, lui, ominiprésent pourtant, était l'éternel Absent de l'histoire… "Nous ne vivons jamais que dans la mémoire des autres", écrivait Borges. Ce à quoi la pièce "Le Fils" répondait, avec l'ensemble de ces témoignages : "Mais les autres ne vivent aussi que dans notre mémoire, faite de faux pas et de faux-papiers"…
Aujourd'hui, avec "Dernières Outrances", un nouveau chapitre s'ouvre dans cette aventure littéraire et théâtrale.
En effet, 350 textes écrits de la main du Fils ont été retrouvés par Christian Rullier dans un squat de la banlieue parisienne, où il a séjourné quelques temps. Tous ne sont pas publiables en raison de leur extrême violence et de leur caractère purement pornographique. Certains durent même être détruits car ils contenaient des noms plus ou moins célèbres, avec surnoms intimes, adresses, prouesses et numéros de téléphone. D'autres encore étaient illisibles, moisis, rongés, couverts de taches d'alccols et de liquides suspects. Bref, de ce tas immonde et anarchique de feuillets à la chronologie malmenée, seuls 150 textes environ ont pu être "sauvés" et "triés". Naturellement, cette reconstitution de ce que l'on pourrait appeler le "journal" du Fils, bien qu'ayant nécessité plusieurs années de travail intense, est tout à fait approximative. Il convient cependant de noter que la fin de ce roman d'une fin de vie littéraire est considérée par les spécialistes comme "plausible"." Christian Rullier - Monologue

Sur Glane - Les Impressions Nouvelles

"A la fin de la guerre, les Nazis ont détruit un village et massacré ses habitants : les hommes ont été fusillés, les femmes et les enfants brûlés vifs dans l'église... De rares personnes ont cependant réussi à échapper à la mort...
SUR GLANE est une comédie psychologique sur le malheur, lorsque celui-ci n'est plus qu'une attitude, un mode de vie, une série de comportements officiels, complaisants, qui masquent, parfois, des secrets peu avouables...
Cette pièce se passe de nos jours dans le village reconstruit surplombant ses ruines. Elle met en scène trois générations de femmes : Yvonne, Hélène et Marie, ainsi qu'un photographe kabyle. La décision de Marie de le suivre à Paris va mettre le feu aux poudres et raviver les blessures du passé, qui ne sont peut-être pas seulement celles qu'on croit…
J'ai écrit ce texte pour donner la parole à de l'humain, en opposition farouche à ceux qui veulent le symboliser et le mythifier en grandes pompes, et par là même l'écraser une nouvelle fois, le faire taire pour l'éternité sous le marbre glacé de la plaque commémorative.
Je refuse que la vérité historique, indiscutable évidemment, anéantisse cependant à jamais les vérités individuelles !
Je refuse que l'Histoire officielle et à juste titre enseignée étouffe les histoires des gens, les histoires du commun des mortels !
J'ai écrit ce texte, avant tout peut-être, pour que les survivants de toutes les tragédies humaines (guerres, terrorisme, accidents de l'existence) trouvent du réconfort ailleurs que dans leur statut de victime. Ce doit être épouvantablement dur, je l'imagine, mais c'est nécessaire à la marche du monde ! Parce qu'il faut crier fort, et toujours, que, au-delà de l'horreur, la vie est belle !" Christian Rullier - 1 homme, 3 femmes

Avec toute mon admiration - Les Impressions Nouvelles

La grande et exubérante actrice Éléonor Ravel, née à l'époque où Raymond Poincaré faisait occuper la Ruhr, partage sa vie et son appartement parisien avec Thomas Langevin, un sexagénaire, qui est à la fois son majordome, son ami, son complice, et sans doute davantage encore…
Un jour, Éléonor accepte de recevoir un "jeune auteur", Christian Le Fils, la quarantaine, qui nourrit pour elle une admiration sans borne, dangereuse, et lui propose le rôle principal d'une pièce qu'il a écrite exclusivement pour elle…
Or ce rôle n'est pas sans rapport avec celui qu'elle a refusé à Ingmar Bergman en 1957, dans un film resté finalement à l'état de projet, Les Ombres Rouges…
Éléonor acceptera-t-elle de jouer un dernier rôle, le dernier ? - 1 femme, 2 hommes

Attentat meurtrier à Paris 320 morts 800 blessés - Les Impressions Nouvelles

Katharina, la quarantaine, atteinte d'un mal incurable, décide de mourir accompagnée par le plus grand nombre afin que les médias parlent d'elle...
A-t-elle réellement déposé une bombe dans un lieu public pour théâtraliser sa fin ou cette bombe n'est-elle que la déposition publique d'un phantasme explosif?
De passage dans la chambre conjugale après l'acte fatal, Katharina est-elle toujours vivante, ou n'est-elle plus déjà que le rêve de l'homme d'affaires qui dort, son pauvre mari au planning surchargé, qui n'a pu juguler le drame ?
Créée en 1985 au Théâtre de l'Athénée par Marie-Christine Barrault, dans une mise en scène de Gilles Atlan, cette pièce se révèle, à la lumière de récentes tragédies où s'épousent solitude et folie, d'une redoutable et troublante actualité. 1 femme, 1 homme (endormi)

 

 

 

 

 

 

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xtraits

Football et autres réflexions, Editions Théâtrales >

 

 

 

(...)

Au cours d'un match :
Arbitre 2 : Toi, la ferme ! On t'as pas sifflé !
Arbitre 1 :
Quoi ?! Quoi ?! Manquerais plus que ça, monsieur, que vous me sifflâtes !
   
Arbitre 2 :
Et quand bien même, monsieur, ne vous manquerait-il que ça, ce dont voyez je doute, quand bien même, disais-je vous apprendrez, mais un peu tard, que je siffle qui je veux et quand j'en ai envie !

Dernières Outrances, les Impressions Nouvelles 2003

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(...)

J'ai toujours été d'une maladresse extrême... Le ciel et la terre, passe encore... Les animaux et les palntes, j'aurais pu mieux faire, des trucs qui servent à rien, par exemple, échappant à tout écosystème... Mais pour l'Homme, je me suis gouré... Lamentablement fourvoyé!... Je l'ai fait à mon image, et ça, c'était une sacrée connerie, parce que moi, à l'école, j'étais le dernier de la classe... J'en foutais pas une rame, et la création artistique m'emmerdait au plus haut des cieux... Je n'ai jamais eu la moindre imagination... Je copiais sur mon voisin de table, un rouquin beaucoup plus malin, mais même ça, je le faisais à l'envers... Prends modèle, me disais le prof, sinon tu feras comme ton père et tu balaieras la poussière... Tu parles, qu'est-ce que j'en avais à foutre!... ça ou autre chose, du moment que j'avais du boulot... Faut dire, à ma décharge, que j'ai eu une puberté très difficile, avec une mère abusive et omniprésente, qui fourrait son nez dans toutes mes affaires... Résultat, très jeune, je suis allé aux putes... Mes petits anges à toison dorée... Elles m'ont donné un sacré coup de main au moment où il m'a bien fallu concevoir les femmes, que j'avais oubliées... Le fruit des entrailles et tout le bastringue, j'y pigeais que dalle... J'ai toujours été pour la procréation in vitro, c'est plus clean... Enfin, voilà... Tout ça pour vous dire que vous me faites bien marrer quand même... Grâce à vous, les humains, j'ai un peu appris à m'aimer...

(...)

Arbitre 1 :
Savez-vous quelle envie m'inspire votre arrogance ?
    Misérable ! Maudit ! Redoutez mon courroux !
    Regardez ces cartons qui font tourner la chance !
    Vous allez voir mon vieux, moi, où je vous les fous !
Arbitre 2 : Foutez-vous les vous-même,
Et remerciez les dieux qui retiennent ma main,
Car si je m'écoutais, vous seriez déjà mort !
 
(...)
 

 

Sur Glane, les Impressions Nouvelles 2003 v
(...)
Hélène (la fille)
Tu espionnes aux portes, maintenant?!... C'est nouveau!..
Yvonne (la mère)
Pfffu!... Si tu te figures que ça m'intéresse, tes histoires!... Mais tu vois, tu te foutais de ma gueule... Tu grommelles tout le temps, tu me disais... Eh bé, en vieillissant, ma pauvre fille, tu finis comme moi !...
Hélène
Oh ça, ça m'étonnerai, y'a pas de dangers !...
Yvonne
Ca veut dire quoi?!... Tu m'as encore des idées dans la tête, toi ! Qu'est-ce que tu maraudes ?...
Hélène
Ecoute, va t'asseoir devant ta télé voir tes jeux, et fous-moi la paix !...
Yvonne
(allant s'asseoir) Eh ben, mon vieux, si ça s'emmanche à la soupe à la grimace, ça va être gai, ce soir !...
Hélène
Personne t'oblige à être là, hein !... Si tu préfères manger dans ta chambre...
Yvonne
Si je te gêne, t'as qu'à m'emmener au cimetière, tuè seras bien débarrassée !...
  (Silence. Hélène ne réponds pas, contrairement à son habitude... Yvonne lui lance un regard mi-intrigué, mi-inquiet...)
Yvonne
Au fait, t'as pensé à acheter des gâteaux pour demain?... C'est pas au dernier moment qu'on va trouver les meilleurs!... Après, le jour même, il reste plus que les vieux ragotons !...
Hélène
Oui, "commandant", je m'en suis occupé !... Je me demande bien comment tu ferais sans moi !...
Yvonne
Qu'est-ce que tu veux!... Avant, quand tu travaillais à la Mairie, je m'occupais de la petite... Et c'était pas facile, elle m'en faisait mes pleines peaux!... Alors chacun son tour !... Aujourd'hui, c'est bien normal que tu m'aides un peu!...
Hélène
Profites-en, parce que ça va pas durer !...
Yvonne
Toi, tu me mijotes encore une de tes conneries !...
Hélène
Ca me regarde !...
Yvonne
Mon dieu, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une vieillesse pareille !... (Elle sort la photo de sa poche.) Mon pauvre, tu n'aurais jamais dû partir...
Hélène
Je te signale qu'on lui a pas demandé son avis, hein !... Les boches, il s l'ont mitraillé comme un chien !... Tu m'as même raconté qu'ils lui avaient crevé les yeux !...
Yvonne
Hélène... Assieds-toi, je... Je crois qu'il faut que je te dise quelque chose...
Hélène
Maman, j'ai pas le temps!... J'ai pas fini la cuisine!... Je vais faire une salade mélangée avec des tomates et des concombres, tu aimes bien ça?...
Yvonne
Hélène... S'il te plaît... C'est important !...
Hélène
L'épicier m'a dit que ce serait extra !...
Yvonne
Hélène...
Hélène
Maman !... J'en ai marre d'entendre et de répéter sans arrêt ces horreurs sur la guerre et sur ce massacre !... Je vis dedans en permanence !... tous ces hommes fusillés... Ces femmes et ces enfants brûlés dans l'église, aspergés d'essence... Tous els jours, je regarde cette cloche fondue, cet amas de bronze... Tous les jours, je fais les visites au cimetière et je vois ces reliques avec les cheveux et les dents... Toute la douleur du village est en moi... C'est comme un cancer, tu comprends ?...
(...)