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Bio
Christian
Rullier, bien quil affirme ny avoir jamais mis les pieds,
est né en 1957 à Barbezieux (16). Lenquête
lui donne raison, puisquil quitta la ville dès le septième
jour et ny fit donc jamais ses premiers pas. Dont acte. Arrivé
à Limoges, il y végéta jusquà
ses dix-huit ans, convaincu quil fallait un début à
tout et que la poésie valait bien quelques sacrifices. Parvenu
enfin à Paris, il se trompa ditinéraire et fit
de brillantes études de lettres jusquau doctorat.
Dieu merci, se dit-il, seule la mort nest pas réparable,
et encore. Lalphabet des désirs (84, Buchet/Chastel)
fut son premier roman, le seul à ce jour, mais qui sait
Vinrent ensuite de nombreuses pièces (...) publiées
aux éditions Théâtrales, Crater, Lansman et
Les Impressions Nouvelles.
Rullier
a écrit également une ribambelle de films pour le
cinéma et la télévision. Il dirige régulièrement
des ateliers décriture et des « chantiers de
créations ».
Biographie
extraite du site http://www.christian-rullier.com
Auteur
de théâtre, il dirige notamment la collection "Théâtre"
des Impressions Nouvelles de Bruxelles. Il est aussi membredu Comité
de Lecture du Théâtre du Rond Point à Paris,
théâtre dirigé par Jean-Michel Ribes.
Homme de cinéma et de télévision, il a notamment
co-écrit le scénario du film " Outremer ",
qui a obtenu le prix de la critique au festival de Cannes 1990.
Il
dirige des stages d'écriture, et a effectué plusieurs
mises en scène dans le cadre de travaux, notamment avec le
Théâtre National de Bretagne.
Il
a parrainé la 10ème édition du Festival du
théâtre de Carhaix, en mai 2004
....................
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Biblio
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Titres
disponibles à la Bibliothèque théâtrale
de Carhaix
Le
cri victorieux de la mamelle - Courtes pièces
d'auteurs - Crater
Une
nuit à la belle étoile; La main heureuse; Le salon
de poésie; Un débat philosophique
- Petites Pièces d'Auteurs - Théâtrales
Il
marche - Editions Théâtrales 2001
L'homme
livre des fragments de sa vie. Il est le prophète d'un message
qui s'écrit à mesure qu'il avance. Il n'est que de
passage
Tant qu'il tiendra debout, il sera quelque part et
n'aura qu'une idée en tête : aller ailleurs ! De temps
à autre, bien sûr, il boit un coup à la santé
de ceux qui le regardent
Ses semblables, ses frères
La marche, donc. Mais pas seulement. Une métaphore de la
vie et de l'écriture. 1 homme
C'est
à dire - Editions Théâtrales 2001
C'est
l'histoire tragi-comique d'un homme dont la vie n'est faite que
de mots et qui n'a que les mots pour le dire. Piégé
entre l'arme et la cible, il est un homme de lettres que les lettres
assassinent. C'est à dire est son testament. Un autre homme,
acteur celui-là, a trouvé ce texte, un jour, par hasard.
En se glissant dans la peau du " personnage", il s'efforce,
le temps d'unereprésentation, de le faire revivre... Mais
les mots guettent, une fois encore, prêts à trahir...
Un texte sur le langage et la nature de son interprétation
théâtrale. 1 homme
Il
joue - Editions Théâtrales 2001
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Annabelle
et Zina - Editions Théâtrales 1993
Annabelle
a perdu son mari et son fils dans un accident dont Zina, star de
renom, est responsable. Au bout de cinq ans, Zina accepte de rencontrer
Annabelle. L'une veut se venger, l'autre expier...
Confidences, jeu de cache-cache et de découverte. Peu à
peu, puis brusquement, les évidences craquent, les apparences
cèdent, les rôles s'inversent. 2 femmes
Le
fils
- Editions Théâtrales 1993
Qui
est le fils ? Est-il vivant ou mort, bon ou mauvais, génial
ou minable ? Cent personnages viennent en témoigner. L'absent
a-t-il eu raison ou tort ? Son histoire, qui s'élabore au
fil des paroles des autres, en jugera.
Témoignages de la vie d'un homme entr'aperçu, peut-être
bien connu, peut-être même aimé. Tour à
tour émouvant, drôle, grave, grotesque : humain. 1
homme
Football
et autres réflexions - Editions Théâtrales
1993
Les
personnages de cette pièce sont des "footys" :
des êtres excessifs, infantiles. Clowns tragi-comiques du
monde du football, ils jouent tous les rôles, nous brossant
le tableau critique d'une société aliénée
par le sport, ultime refuge existentiel.
Terrain et vestiaires d'un champ d'action où s'exercent toutes
les haines, les lâchetés et les faiblesses des hommes.
4 hommes. 4 hommes
Le
Plus Beau de l'histoire
- manuscrit ANETH
Dans
un appartement sordide, une femme attend... son mari, son amant,
son fils... tous à la fois, ou personne. Elle fait le point
sur sa vie et formule ses rêves sans qu'on discerne le fantasme
de la réalité...
Une vie en flash back et en projection, entre la folie, l'espoir
et le désespoir. 1 femme
L'Enfant
Do - manuscrit ANETH
Bercé
dans le sang et la violence, endormi par les cris de sa mère
(assaillie par les uns et souillée par les autres), il revient
un jour au pays, annoncé par les Écritures, (celles
dont on se souvient ou qu'on invente) pour occuper un poste, bien
décidé à la vengeance. Mais l'enfant-Do devient
un messie malgré lui. Autour de lui l'univers s'organise,
empile ses briques, remplit ses brocs. Une parodie de pouvoir s'élabore,
et tout aurait pu en rester là, au fond, à l'image
de nos régulations sociales en vigueur, si l'enfant-Do, piégé
par la paix restaurée, n'avait cru bon de livrer son âme
à la foule
Une construction rapide, vive, efficace, sur un ton acerbe, plein
d'imaginaire et de dérision. 23 hommes, 1 femme
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Dernières
Outrances
- Les Impressions Nouvelles
"En
1987, "Le Fils", écrivain cyclothymique, débauché
et caméléon, jouissant de sa propre destruction et
par tous les bouts de la chandelle où ça pouvait brûler,
faisait son apparition dans la pièce éponyme de Christian
Rullier qui, jouée par 100 comédiens à la Cigale
dans une mise en scène de François Rancillac, connut
un important succès et remporta le Grand Prix du Théâtre
de la ville de Paris. Depuis cette date, une dizaine d'autres mises
en scène lui sont consacrées en moyenne chaque année
en France et à l'étranger.
Cette pièce était composée d'une centaine de
personnages qui, un jour dans leur existence, sur une durée
de soixante ans, avaient rencontré Le Fils, l'avaient aimé
ou cru l'aimer, détesté ou cru le haïr. Tous
ces êtres anonymes avaient partagé un instant de sa
vie et venaient témoigner devant le public au sujet de sa
personnalité controversée. Le Fils, lui, ominiprésent
pourtant, était l'éternel Absent de l'histoire
"Nous ne vivons jamais que dans la mémoire des autres",
écrivait Borges. Ce à quoi la pièce "Le
Fils" répondait, avec l'ensemble de ces témoignages
: "Mais les autres ne vivent aussi que dans notre mémoire,
faite de faux pas et de faux-papiers"
Aujourd'hui, avec "Dernières Outrances", un nouveau
chapitre s'ouvre dans cette aventure littéraire et théâtrale.
En effet, 350 textes écrits de la main du Fils ont été
retrouvés par Christian Rullier dans un squat de la banlieue
parisienne, où il a séjourné quelques temps.
Tous ne sont pas publiables en raison de leur extrême violence
et de leur caractère purement pornographique. Certains durent
même être détruits car ils contenaient des noms
plus ou moins célèbres, avec surnoms intimes, adresses,
prouesses et numéros de téléphone. D'autres
encore étaient illisibles, moisis, rongés, couverts
de taches d'alccols et de liquides suspects. Bref, de ce tas immonde
et anarchique de feuillets à la chronologie malmenée,
seuls 150 textes environ ont pu être "sauvés"
et "triés". Naturellement, cette reconstitution
de ce que l'on pourrait appeler le "journal" du Fils,
bien qu'ayant nécessité plusieurs années de
travail intense, est tout à fait approximative. Il convient
cependant de noter que la fin de ce roman d'une fin de vie littéraire
est considérée par les spécialistes comme "plausible"."
Christian Rullier - Monologue
Sur
Glane
- Les Impressions Nouvelles
"A
la fin de la guerre, les Nazis ont détruit un village et
massacré ses habitants : les hommes ont été
fusillés, les femmes et les enfants brûlés vifs
dans l'église... De rares personnes ont cependant réussi
à échapper à la mort...
SUR GLANE est une comédie psychologique sur le malheur, lorsque
celui-ci n'est plus qu'une attitude, un mode de vie, une série
de comportements officiels, complaisants, qui masquent, parfois,
des secrets peu avouables...
Cette pièce se passe de nos jours dans le village reconstruit
surplombant ses ruines. Elle met en scène trois générations
de femmes : Yvonne, Hélène et Marie, ainsi qu'un photographe
kabyle. La décision de Marie de le suivre à Paris
va mettre le feu aux poudres et raviver les blessures du passé,
qui ne sont peut-être pas seulement celles qu'on croit
J'ai écrit ce texte pour donner la parole à de l'humain,
en opposition farouche à ceux qui veulent le symboliser et
le mythifier en grandes pompes, et par là même l'écraser
une nouvelle fois, le faire taire pour l'éternité
sous le marbre glacé de la plaque commémorative.
Je refuse que la vérité historique, indiscutable évidemment,
anéantisse cependant à jamais les vérités
individuelles !
Je refuse que l'Histoire officielle et à juste titre enseignée
étouffe les histoires des gens, les histoires du commun des
mortels !
J'ai écrit ce texte, avant tout peut-être, pour que
les survivants de toutes les tragédies humaines (guerres,
terrorisme, accidents de l'existence) trouvent du réconfort
ailleurs que dans leur statut de victime. Ce doit être épouvantablement
dur, je l'imagine, mais c'est nécessaire à la marche
du monde ! Parce qu'il faut crier fort, et toujours, que, au-delà
de l'horreur, la vie est belle !" Christian Rullier
- 1 homme, 3 femmes
Avec
toute mon admiration
- Les Impressions Nouvelles
La
grande et exubérante actrice Éléonor Ravel,
née à l'époque où Raymond Poincaré
faisait occuper la Ruhr, partage sa vie et son appartement parisien
avec Thomas Langevin, un sexagénaire, qui est à la
fois son majordome, son ami, son complice, et sans doute davantage
encore
Un jour, Éléonor accepte de recevoir un "jeune
auteur", Christian Le Fils, la quarantaine, qui nourrit pour
elle une admiration sans borne, dangereuse, et lui propose le rôle
principal d'une pièce qu'il a écrite exclusivement
pour elle
Or ce rôle n'est pas sans rapport avec celui qu'elle a refusé
à Ingmar Bergman en 1957, dans un film resté finalement
à l'état de projet, Les Ombres Rouges
Éléonor acceptera-t-elle de jouer un dernier rôle,
le dernier ? - 1 femme, 2 hommes
Attentat
meurtrier à Paris 320 morts 800 blessés
- Les Impressions Nouvelles
Katharina,
la quarantaine, atteinte d'un mal incurable, décide de mourir
accompagnée par le plus grand nombre afin que les médias
parlent d'elle...
A-t-elle réellement déposé une bombe dans un
lieu public pour théâtraliser sa fin ou cette bombe
n'est-elle que la déposition publique d'un phantasme explosif?
De passage dans la chambre conjugale après l'acte fatal,
Katharina est-elle toujours vivante, ou n'est-elle plus déjà
que le rêve de l'homme d'affaires qui dort, son pauvre mari
au planning surchargé, qui n'a pu juguler le drame ?
Créée en 1985 au Théâtre de l'Athénée
par Marie-Christine Barrault, dans une mise en scène de Gilles
Atlan, cette pièce se révèle, à la lumière
de récentes tragédies où s'épousent
solitude et folie, d'une redoutable et troublante actualité.
1 femme, 1 homme (endormi)
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xtraits
Football
et autres réflexions, Editions
Théâtrales
>
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(...)
|
Au
cours d'un match : |
Arbitre
2 : Toi, la ferme ! On t'as pas sifflé !
|
|
Arbitre
1 :
|
Quoi ?! Quoi ?! Manquerais plus que ça, monsieur, que
vous me sifflâtes ! |
|
|
Arbitre
2 :
|
Et
quand bien même, monsieur, ne vous manquerait-il que ça,
ce dont voyez je doute, quand bien même, disais-je vous apprendrez,
mais un peu tard, que je siffle qui je veux et quand j'en ai envie
! |
Dernières
Outrances, les Impressions
Nouvelles 2003
v
(...)
J'ai
toujours été d'une maladresse extrême...
Le ciel et la terre, passe encore... Les animaux et les palntes,
j'aurais pu mieux faire, des trucs qui servent à rien,
par exemple, échappant à tout écosystème...
Mais pour l'Homme, je me suis gouré... Lamentablement
fourvoyé!... Je l'ai fait à mon image, et ça,
c'était une sacrée connerie, parce que moi, à
l'école, j'étais le dernier de la classe... J'en
foutais pas une rame, et la création artistique m'emmerdait
au plus haut des cieux... Je n'ai jamais eu la moindre imagination...
Je copiais sur mon voisin de table, un rouquin beaucoup plus
malin, mais même ça, je le faisais à l'envers...
Prends modèle, me disais le prof, sinon tu feras comme
ton père et tu balaieras la poussière... Tu parles,
qu'est-ce que j'en avais à foutre!... ça ou autre
chose, du moment que j'avais du boulot... Faut dire, à
ma décharge, que j'ai eu une puberté très
difficile, avec une mère abusive et omniprésente,
qui fourrait son nez dans toutes mes affaires... Résultat,
très jeune, je suis allé aux putes... Mes petits
anges à toison dorée... Elles m'ont donné
un sacré coup de main au moment où il m'a bien
fallu concevoir les femmes, que j'avais oubliées... Le
fruit des entrailles et tout le bastringue, j'y pigeais que
dalle... J'ai toujours été pour la procréation
in vitro, c'est plus clean... Enfin, voilà... Tout ça
pour vous dire que vous me faites bien marrer quand même...
Grâce à vous, les humains, j'ai un peu appris à
m'aimer...
(...)
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Arbitre
1 :
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Savez-vous
quelle envie m'inspire votre arrogance ? |
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Misérable
! Maudit ! Redoutez mon courroux ! |
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Regardez
ces cartons qui font tourner la chance ! |
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Vous
allez voir mon vieux, moi, où je vous les fous ! |
Arbitre
2 : Foutez-vous les vous-même,
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Et
remerciez les dieux qui retiennent ma main, |
|
Car
si je m'écoutais, vous seriez déjà mort ! |
|
(...)
|
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Sur
Glane, les Impressions Nouvelles
2003 v
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(...) |
Hélène
(la fille)
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Tu
espionnes aux portes, maintenant?!... C'est nouveau!.. |
Yvonne
(la mère)
|
Pfffu!...
Si tu te figures que ça m'intéresse, tes histoires!...
Mais tu vois, tu te foutais de ma gueule... Tu grommelles tout le
temps, tu me disais... Eh bé, en vieillissant, ma pauvre
fille, tu finis comme moi !... |
Hélène
|
Oh
ça, ça m'étonnerai, y'a pas de dangers !... |
Yvonne
|
Ca
veut dire quoi?!... Tu m'as encore des idées dans la tête,
toi ! Qu'est-ce que tu maraudes ?... |
Hélène
|
Ecoute,
va t'asseoir devant ta télé voir tes jeux, et fous-moi
la paix !... |
Yvonne
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(allant
s'asseoir) Eh ben, mon vieux, si ça s'emmanche à
la soupe à la grimace, ça va être gai, ce soir
!... |
Hélène
|
Personne
t'oblige à être là, hein !... Si tu préfères
manger dans ta chambre... |
Yvonne
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Si
je te gêne, t'as qu'à m'emmener au cimetière,
tuè seras bien débarrassée !... |
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(Silence.
Hélène ne réponds pas, contrairement à
son habitude... Yvonne lui lance un regard mi-intrigué, mi-inquiet...) |
Yvonne
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Au
fait, t'as pensé à acheter des gâteaux pour
demain?... C'est pas au dernier moment qu'on va trouver les meilleurs!...
Après, le jour même, il reste plus que les vieux ragotons
!... |
Hélène
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Oui,
"commandant", je m'en suis occupé !... Je me demande
bien comment tu ferais sans moi !... |
Yvonne
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Qu'est-ce
que tu veux!... Avant, quand tu travaillais à la Mairie,
je m'occupais de la petite... Et c'était pas facile, elle
m'en faisait mes pleines peaux!... Alors chacun son tour !... Aujourd'hui,
c'est bien normal que tu m'aides un peu!... |
Hélène
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Profites-en,
parce que ça va pas durer !... |
Yvonne
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Toi,
tu me mijotes encore une de tes conneries !... |
Hélène
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Ca
me regarde !... |
Yvonne
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Mon
dieu, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une vieillesse
pareille !... (Elle sort la photo de sa poche.) Mon pauvre, tu n'aurais
jamais dû partir... |
Hélène
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Je
te signale qu'on lui a pas demandé son avis, hein !... Les
boches, il s l'ont mitraillé comme un chien !... Tu m'as
même raconté qu'ils lui avaient crevé les yeux
!... |
Yvonne
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Hélène...
Assieds-toi, je... Je crois qu'il faut que je te dise quelque chose... |
Hélène
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Maman,
j'ai pas le temps!... J'ai pas fini la cuisine!... Je vais faire
une salade mélangée avec des tomates et des concombres,
tu aimes bien ça?... |
Yvonne
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Hélène...
S'il te plaît... C'est important !... |
Hélène
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L'épicier
m'a dit que ce serait extra !... |
Yvonne
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Hélène... |
Hélène
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Maman
!... J'en ai marre d'entendre et de répéter sans arrêt
ces horreurs sur la guerre et sur ce massacre !... Je vis dedans
en permanence !... tous ces hommes fusillés... Ces femmes
et ces enfants brûlés dans l'église, aspergés
d'essence... Tous els jours, je regarde cette cloche fondue, cet
amas de bronze... Tous les jours, je fais les visites au cimetière
et je vois ces reliques avec les cheveux et les dents... Toute la
douleur du village est en moi... C'est comme un cancer, tu comprends
?... |
(...)
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