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Louise DOUTRELIGNE

AUTEURS
Bruno ALLAIN
Louise DOUTRELIGNE
Martine DRAI
Gilles GRANOUILLET
Fabrice MELQUIOT
Christian RULLIER
Matei VISNIEC
 

 

 

Bio

Louise DOUTRELIGNE est née à Roubaix en 1948.

Après des études de journalisme et d'art dramatique, elle commence une carrière de comédienne sous le pseudonyme de Claudine Fiévet.

Depuis 1979, elle a écrit une vingtaine de pièces, qui ont toutes été jouées.

En 1984, elle fonde avec Jean-Luc Paliès la Compagnie Influence.

Secrétaire générale des Écrivains Associés du Théâtre jusqu'en 2003, elle organise LES MARDIS MIDI DES TEXTES LIBRES au Théâtre du Rond Point. Elle est l'actuelle première vice-présidente de la SACD.

   

 

Biblio

Titres disponibles
à la Bibliothèque théâtrale de Carhaix :

 

Quand Speedoux s'endort / Qui est Lucie Syn'? "Théâtrales" Edilig, 1983

Quand Speedoux s'endort : Monsieur et madame Speedoux : elle, soliloque afin de lutter contre la solitude et la folie ; lui, ne songe qu'à dormir. Ainsi, Mme Speedoux se parle tandis que Monsieur mange ou sommeille. Jusqu'au jour où Madame est prise d'un malaise...
Flots de mots jaillis par saccades et derrière eux, l'angoisse de la vie. 1 homme - 1 femme.

Qui est Lucie Syn'? : Lucie Syn' : qui est-elle? une amoureuse pudique, une jouisseuse, une menteuse sincère? Par une écriture fragmentée en trois voix, les portraits d'une même femme et de son mal de vivre, sous toutes ses facettes, ses contradictions. 3 femmes.

Lettres intimes d'Élise M. Editions des Quatre-Vents, 2001

Élise charge une femme de remettre une correspondance à un homme. Un jour, elle lui confie un paquet de onze lettres, ne lui demande pas de les lui transmettre, mais d'en faire ce qu'elle veut. Cette intermédiaire raconte, puis, bientôt, reçoit d'autres lettres, sans signature, ni destinataire.
Une histoire d'amour qui aurait pour source l'impossibilité même de l'amour, l'absence de l'autre... 3 femmes.

Croq'd'amour Actes Sud Papiers (épuisé), Manuscrit ANETH

Cinq tableaux successifs dans lesquels un homme et une femme se jouent les infinies variations de la vie de couple.
Un quotidien dépeint avec réalisme, aridité et tendresse. 1 homme, 1 femme; la pièce peut être interprétée par 2 ou 10 acteurs : 5 hommes - 5 femmes.

Les Jardins de France Editions des Quatre-Vents, 1991

Dans la douce ambiance d'une confortable maison de la province française, France Ridier, épouse très convenable de Jean Ridier et mère de deux beaux jeunes hommes, reçoit sa vieille amie Léa qui a besoin d'aide. Elles font appel à un ami commun, le célèbre acteur de cinéma Gérôme Latte. L'attaché culturel de la région, David Millarev, alerté de la venue de cette vedette, traîne dans les jardins.
Habile mélange des amours présentes et passées, des désirs de théâtre et de cinéma, des ambitions et des désillusions. 5 hommes - 2 femmes.


Autres titres :

La Bancale se balance Théâtrales, 2004
Signé Pombo L'Amandier, 2004
Tous cousins l'Amandier, 2003
Le Béret Rouge Crater, 2003
Firmado Pombo Edition espagnole Primer Acto, 2003
Le Secret Havas Presse Pocket, 1998
El Pseudonimo Edition espagnole Universitat de Valencia, 1997
L'Esclave du démon L'Avant-Scène, 1995
Carmen la nouvelle L'Avant-Scène, 1993
Don Juan d’origine L'Avant-Scène, 1991
Conversations sur l’infinité des passions L'AvantScène/Quatre-Vents, 1989
Femme à la porte cochère Actes-Sud Papiers, 1988
Teresada’ L'Avant-Scène, 1987
Petites Pièces intérieures Actes-Sud Papiers, 1986

 

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xtraits

Croq'd'amour, Manuscrit

 

Quand Speedoux s'endort "Théâtrales" Edilig, 1983

V
(...)
  Madame :  
 
Comme je suis habituée à Speedoux déjà! C'est extraordinaire, à n'y pas croire.
 
 
C'est pas du vieux-vieux pourtant Speedoux et moi, ni non plus on pourrait dire du solide-solide...
 
 
C'est pas de ces choses qui lient habituellement et tout ça de l'amour qu'on raconte partout... non...
 
 
C'est comme si on se serait attachés comme ça au même cordon pour rire et puis... ça craque pas vraiment...
 
 
C'est comme du contentement ou du moins pire.
 
 
L'autre soir, Speedoux il me dit : "Je vois bien que toi aussi des fois, le matin, tu m'aimes, tu viens te coller contre moi", et moi : "C'est parce que je n'ai rien d'autre à me mettre sous la dent, Speedoux", et lui : "Comme tu es mécante".
 
 
... Et c'est vrai. Mais de pouvoir dire ça et que ça s'entende et tout... c'est...
 
 
...oui, du contentement, ou du moins pire, je ne vois pas autre chose... du moins pire.
 
(...)

.

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(...)

Fin de repas. L'homme et la femme mangentdu raisin face à face en silence. Tout-à-coup, l'homme s'arrête, grimace et fouille dans la bouche avec son doigt.
La femme ( Après un temps long d'observation) : Tu veux mon doigt ?
L'homme :
-erci -a -va
La femme :
Je me demande pourquoi tu t'obstines à manger de ce côté. Tu peux pas mâcher à gauche ?... Surtout le raisin.
L'homme :
A gauche à gauche c'est vite dit. A gauche y a plus rien non plus.
La femme :

Bon dieu pour les raisinson a quand même pas besoin de ses dents ! C'est incroyable ! Moi je me les colle sur le palais et crac un coup de langue et c'est fini, ça gicle... Mais qu'est-ce que viennent faire les dents là dedans je me le demande. Quant à la peau et bien tu la craches si tu peux pas l'avaler... aucune importance...

(Un temps. Ils mangent)
  Le pire c'est que je le savais que tu te coincerais la dent... enfin le trou... depuis tout-à-l'heure je t'observe du coin de l'oeil et je le voyais bien... C'est comme les maladies ça, les jambes qui se coincent tout ça et que d'un côté! et la gauche bien sûr !...
  (Ils mangent)

Faut pas me la faire à moi. Ca va pas recommencer. Et l'hôpital et tout ça, parce que les allées et les venues chez les paralysés, non... Et les taxis, c'est qui qui paie les taxis,... non... en plus qu'on ne sait même pas pourquoi il est paralysé... ils ont regardé tout son cerveau au skanner et ils savent rien, non mais c'est à se fendre.

L'homme :
De qui parle-tu?
La femme :
... Des autres, de toi, c'est pareil... Comme ta figure d'enterrement le matin... Tu crois que je suis aveugle?
 
L'homme :
OU on est là?
La femme :
Peux pas sourire. Non? Peux pas avoir un minimum de dignité...? Un peignoir sans tache, c'est pas grand chose ça, un peignoir sans tache, mais ça paut arranger l'existence... ou je ne sais pas moi... une démarche alerte, un air vif qui va quelque part, ça peut donner de l'entrain... Comme dirait ma mère "T'as toujours l'air, si t'as pas la chanson"... oui oui oui... l'air d'une idiote, ça oui, ça qu'elle a oublié de dire ma mère, l'air d'une idiote.
 
L'homme :
Bon, tu t'arrêtes?
La femme :
C'est que ça me met dans des états, moi, ces histoires de levers pénibles... c'est vrai, vu qu'on est appelé à continuer... je me dis toujours faisons semblant de démarrer... le reste viendra par surcroît...
(...)