Rencontres d'auteurs de théâtre

 

 

 

Rencontre d’Auteurs de Théâtre
à Paris samedi 20 mars 2010- 20h30
avec René de Obaldia

Ecrivain de théâtre, poète,
Chevalier de la Légion d'honneur,
Officier de l'ordre national du Mérite,
Croix de guerre,
Commandeur des Arts et des Lettres,
Commandeur de l’ordre de Balboa (Panama),
Grand-croix Manuel Amador Guerrero (Panama)

Entrée libre - Réservations : 06.62.3
Lecture théâtralisée, interview, débat avec le public.
Entrée libre - Réservations : 06.62.34.40.65 ou marie.lestanc@club-internet.fr
Crypte Notre-Dame de La Croix – entrée : 4, rue d’Eupatoria – 75020 ParisMétro : Ménilmontant (ligne 2) – Bus 96 (stations Julien Lacroix ou Henri Chevreau)

 

 

 

 

 

 

 

 

Rencontre d'auteurs de théâtre
René de Obaldia à Paris Ménilmontant - Crypte Notre Dame de la Croix

samedi 20 mars 2010 - 20h30

Dramaturge, romancier, mémorialiste et poète, toujours satiriste, René de Obaldia, à la fois polygraphe et polyglotte, est " l'homme du monde par excellence " (Jean Orizet). Il est aussi, depuis quelque 50 ans, l'auteur de théâtre français le plus joué sur la planète. Et l'auteur le plus international (traduit en 28 langues).
René de Obaldia a remporté de nombreux prix, dont le Grand Prix du Théâtre de l'Académie française (1985), deux Molières, le Prix des Cinq Continents destiné à récompenser un écrivain francophone...
René de Obaldia a rejoint l'Académie française en 1999 au fauteuil de Julien Green, où il a été reçu en juin 2002 par Bertrand Poirot-Delpech.
" Un parcours picaresque, une oeuvre protéiforme, l'amour du théâtre, le culte malicieux de l'alexandrin : c'est ce magicien-là qui a succédé à Julien Green à l'Académie française " (Josyane Savigneau, Le monde, 2/11/01).

Ce qui frappe chez lui, c'est une facilité d'écriture étonnante. Les pièces d'Obaldia se déroulent toujours dans un cadre emprunté au monde actuel et sur des sujets modernes. La valeur comique de ses œuvres ne fait aucun doute. Son théâtre invite le spectateur dans un autre monde que celui de la vie ordinaire. Dans Génousie par exemple, l'auteur remplace la langage ordinaire, le français, par le génousien, qui est aussi le langage de la fantaisie, du rêve et de l'amour. Il joue avec la langue pour en décomposer les saveurs, à travers des jeux de mots, l'imitation des parlers les plus divers. Sans limite, il enchaîne les rapports de personnages et les situations abracadabrants, avec toujours un fond de tendresse.
" La marque propre de René de Obaldia est l'humour cocasse " T. Morimoto
" Le rire, c'est vivre, ou du moins tenter d'exister " R. de Obaldia.


Biographie

Né le 22 octobre 1918 à Hong-Kong d'un père panaméen (José Clemente de Obaldia), alors consul du Panama dans cette ancienne colonie britannique, et d'une mère française (Madeleine Peuvrel). Élevé en France dès son plus jeune âge. Études au lycée Condorcet. Mobilisé en 1940, quand survient la Seconde Guerre mondiale. Fait prisonnier, il est envoyé dans un camp, le Stalag VIII C-en Pologne (Silésie). Rapatrié comme grand malade au Val-de-Grâce en 1944. Il collaborera à de nombreuses revues littéraires avant de publier, en 1952, Les Richesses naturelles, suite de " récits éclairs" dont la singularité attire sur lui l'attention de la critique.

Secrétaire général au Centre culturel international de Royaumont de 1952 à 1954. Puis, après un court passage comme directeur littéraire aux Éditions Pierre Horay, Obaldia publie son premier roman Tamerlan des cœurs (1956). Suivront deux récits: Fugue à Waterloo et La Passion d'Émile (1956,Grand Prix de l'Humour noir) et un second roman, Le Centenaire, " épopée de la mémoire" (1960, Prix Combat).

C'est peu après que commence sa carrière dramatique grâce à Jean Vilar qui donne au T.N.P. Génousie, " comédie onirique ". Beaucoup d'autres pièces, parmi lesquelles Sept Impromptus à loisir, Le Général inconnu, Monsieur Klebs et Rozalie, Du vent dans les branches de sassafras (où Michel Simon fit une rentrée fracassante), La Baby-sitter, Les Bons Bourgeois, assureront à Obaldia une audience internationale.

De nombreux prix ont couronné la carrière de René de Obaldia. Parmi ceux-ci: Prix de la Critique dramatique pour Génousie (1960), Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros, Éditions Ades. Textes dits par Madeleine Renaud et Michel Bouquet (1978), Grand Prix du Théâtre de l'Académie française (1985), Grand Prix de la Poésie de la SACEM pour Les Innocentines (1988), Grand Prix de la Société des Auteurs dramatiques (1989), Grand Prix de la Littérature décerné par la Ville de Paris (1991), Prix du Pen Club français (1992), Molière d'honneur et Molière du meilleur auteur (1993), Prix Marcel Proust et Prix Novembre pour son livre de mémoires: Exobiographie (1993), Prix de la langue de France (1996).

Médaille éditée par la Monnaie de Paris à son effigie
(1997). Élu à l'Académie française le 24 juin 1999, au fauteuil de Julien Green (22e fauteuil).

 

Eduardo Manet à Carhaix pour la 3ème Nuit des auteurs en Bretagne

Samedi 3 octobre à 20h30 au Cinédix


Déroulement de la soirée

- présentation de l'auteur qui nous parlera de sa vie et de son oeuvre;
- lecture-mise en espace d'extraits de ses pièces;
- débat avec le public;
- verre de l'amitié.

" Le jour où je suis né, la terre a tremblé à Santiago de Cuba. C'est du moins ce que soutenait ma mère. Fallait-il la croire ? Le fait est que j'eus droit, au cours de ma petite enfance, à diverses versions de cette naissance héroïque"... Ainsi commencent ces Années Cuba, texte inclassable qui pourrait être l'autobiographie d'Eduardo Manet. Tout y est vrai, mais tout semble légendaire, tant ces pages sont folles et joyeuses... Un père avocat, d'origine espagnole, qui enlève une adolescente sur son cheval blanc ; une nourrice haïtienne qui rassure le petit Eduardo en le serrant contre ses seins, à la nuit tombée ; des amis catholiques et marxistes, qui détestent Franco, se disputent, se réconcilient autour d'un poste à galène ; la passion de l'écriture, qui emporte Eduardo à quinze ans. Puis le théâtre, le cinéma et... la politique. " Compañero " des révolutionnaires cubains, Eduardo Manet nous offre ici un portrait féroce mais tendre du " marxisme tropical ". Par la suite, il voyagera dans tout le bloc soviétique, dont il révèle la vitalité morbide et drôle... Dans la grande tradition sud-américaine, Eduardo Manet se raconte avec sensualité, exaltation, jusqu'à la France de 1968 - mais c'est une autre histoire...



Écrivain et réalisateur, Eduardo Manet est né à Cuba en 1930. Il a fait ses études à l'Université de La Havane où il a participé à des débats politiques et a rencontré des figures marquantes la vie culturelle et politique cubaine. Il a séjourné quelques années aux États-Unis, en Italie, mais surtout en France, avant de revenir à Cuba en 1960. Pendant huit ans, il a réalisé des films, collaboré à de nombreuses revues et dirigé l'Ensemble dramatique national. En 1968, devant la censure et la décision de Fidel Castro d'appuyer l'intervention armée russe à Prague, il a choisi de quitter le pays et de s'installer en France, où la version française de sa pièce interdite, "Les nonnes", a été jouée. Il a poursuivi son œuvre de romancier et de dramaturge en français et a obtenu officiellement la nationalité française en 1979.

Il est longtemps le compagnon de route des révolutionnaires cubains, qu'il suit dans les situations les plus improbables, du lycée de La Havane jusqu'à New York, des théâtres militants aux chambres du Ritz.. Essayiste, critique d'art et narrateur, il est diplômé en Histoire de l'Art et en Civilisation et Littérature hispano américaines.


 

8ème Rencontre d’Auteurs de Théâtre
samedi 14 mars 2009 à 20h30
Carhaix : salle Cinédix avec
Jean Larriaga,
écrivain de théâtre,
auteur-réalisateur de cinéma et de télévision
Vice-président radio à la SACD

Je suis né à Paris en 1945. Mes parents tenaient une boulangerie - pâtisserie près de la Madeleine. J'ai donc énormément livré de baguettes, de croissants et de brioches dans tous les cafés à la ronde.Après un bac philo, je suis devenu monteur au cinéma, puis assistant metteur en scène à la Gaumont.
En 1968, j'ai co-écrit un scénario de film d'horreur, La Rose écorchée avec Anny Duperrey.
En fait, j'ai toujours eu le besoin d'écrire des histoires.
Mon premier scénario policier La Part des lions m'a permis de passer à la mise en scène en 1971. (Avec Robert Hossein, Charles Aznavour, Raymond Pellegrin, etc.). Ce fut un succès « commercial ». Puis j'ai pu réaliser et écrire un second policier plus personnel : Un Officier de police sans importance (1972) avec Charles Denner, Robert Hossein, Nicole Courcel, Marc Porel, etc. Malheureusement, ce film que j'aime beaucoup n'a pas marché. Cet échec a été aggravé par le fait que j'ai bifurqué vers ce qui m'est le plus naturel, la comédie de caractères. J'ai donc pu tourner en tant qu'auteur - réalisateur trois comédies dans la collection Cinéma 16 pour FR3 : Le Rabat-joie (1977), avec Claude Piéplu et Jacques Villeret, Le Château-faible (1982), avec Charles Denner et Leslie Caron, Adieu Don Juan (1989), avec Julien Guiomar et Victor Haïm.
Entre temps, j'ai travaillé comme scénariste sur des comédies TV (Mamie by night, La Vacance).

Parallèlement, le virus du théâtre m'a saisi ... par le biais de la radio.
J'ai envoyé par la poste (j'ai toujours agi ainsi) un texte à France Culture, Voleur c'est vite dit ... puis d'autres, écrits soit pour la radio, soit pour la scène.
C'est ainsi que L'Extra a été créé sur France Culture le 21 juin 1987, puis créé sur scène à Tours en septembre 1988, et joué en tournée par Théâtre Actuel Dans toute la France. En août 1989, la pièce a été reprise au Tristan Bernard pour 100 représentations.
Rue de la Paix, encore sous le choc, la pièce, lauréate du Concours de l'Acte de Metz, y est créée en novembre 1988 par le Théâtre des Capucins (Luxembourg).
Décor naturel est créée sur France Culture en 1988, et Morceaux choisis en 1995.
Je suis un « touche à tout », mais qui touche avec une grande rigueur et un désir de surprendre. L'étiquette de « touche à tout » est très lourde à porter, synonyme de « bricoleur », mais tant pis !
En résumé, je crois que j'écris parce que dans la boulangerie de mes parents qui était comme un théâtre ouvert sur un quartier, j'ai emmagasiné très tôt une foule d'observations sur les gens et un quotidien que j'ai envie de faire décoller ».

Revue de presse des précédentes éditions

5ème rencontre d'auteurs de Théâtre
samedi 24 mars à 20h30 à Carhaix - au Cinédix

La cinquième " Rencontre d'Auteurs de Théâtre " de l'ADEC-FNCTA 29, Comité Départemental du Finistère de la Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre et d'Animation, aura lieu le samedi 24 mars à 20h30 au Cinédix de Carhaix avec, comme invité, Victor Haïm, écrivain, Molière 2003 du meilleur auteur francophone vivant, Grand Prix 2003 de Théâtre de l'Académie Française.

Sa carrière d'auteur dramatique débute en 1963 avec la rencontre de Pierre Valde qui crée La Peau du Carnassier. Suivront alors régulièrement des pièces jouées dans près de vingt pays et traduites dans une quinzaine de langues, parmi lesquelles : Mourir en chantant, La Peau d'un fruit, La Servante, Abraham et Samuel, Comment harponner le requin, La Visite, Accordez vos violons, Les Fantasmes du boucher, Isaac et la Sage-Femme, Le Rire de David, La Valse du hasard, Belle Famille, Chair Amour etc. Les éditions de l'Avant-Scène lui apporte un soutien actif en publiant la majorité de ses pièces dans sa revue puis dans sa collection des Quatre-vents. Il est édité également à Théâtre Ouvert et chez Actes Sud.

Parallèlement, il est professeur d'art dramatique de 1983 à 1991, d'abord au Théâtre de l'Ombre (1986-87) puis à l'Ecole Florent (1988-91) et est également intervenant à l'École régionale d'acteurs de Cannes en 1992 et 1993 et au département Culture et Communication à l'université d'Evry en 94.
Depuis une dizaine d'années, il exerce les fonctions de secrétaire au Centre français du théâtre dépendant de l'UNESCO.

Avant de débattre avec le public, il lira des extraits de sa dernière pièce: "Furieux".
Entrée libre.


"Chacune de ses pièces est un combat singulier, un duel serré, où tous les coups sont permis. Duel physique, verbal, presque dialectique."
Georges Lerminier


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Théâtre
15 pour moi !
Abraham et Samuel (1973)
Accordez vos violons (1981)
Au Fil de l'onde
Belle famille (1983)
Chair Amour (1993)
Comment harponner le requin (1974)
De Toulouse à Bordeaux
Double Tour
Elzevir (1966)
Femme debout (1993)
Isaac et la Sage-Femme (1976)
L'Abîme (1974)
L'Appel
L'Arme blanche (1967)
L'Escalade (1980)
La Baignoire (1979)
La Chaloupe (1982)
La Femme qui frappe (1976)
La Peau d'un fruit (1971)
La Peau du carnassier (1963)
La Scène (1999)
La Servante (1976)
La Valse du hasard (1986)
La Visite (1975)
Le Grand Invité (1988)
Le Magicien de Saratoga (1980)
Le Ménate ne répond plus (1990 - 1992)
Le Rire de David (1989)
Le Traitement
Le Trou (1996)
Le Vampire suce toujours deux fois (1996)
Les Aigles (1980)
Les Fantasmes du boucher (1985)
Les Femmes de Dieu (1981)
Mon violoncelle pour un cheval (1967 - 1968)
Mourir en chantant (1960 - 1966)
Qui a tué le Général ? (1973)
Renata, Josepha et les hommes (1994)
Sphères
Velouté (1995)

Revue de presse des précédentes éditions

4ème rencontre d'auteurs de Théâtre - samedi 9 décembre Carhaix- Le Cinédix - 20h30

La quatrième « Rencontre d’Auteurs de Théâtre » de l’ADEC-FNCTA 29, Comité Départemental du Finistère de la Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre et d’Animation, aura lieu à Carhaix, au Cinédix, le samedi 9 décembre, avec comme invité Jean-Paul Alègre, écrivain, Président des Ecrivains Associés du Théâtre, Chevalier dans l'ordre des Arts et Lettres, Prix Emile Augier de l'Académie Française.

A cette occasion des extraits de son texte « Lettres croisées» seront lus par des comédiens, pour lancer la discussion avec le public.
Entrée libre.
Après Marc Dugowson, premier « Grand prix de la littérature dramatique », Elie Pressman, Susana Lastreto et Christian Rullier ce sera donc le cinquième écrivain qui viendra découvrir le public carhaisien dans le cadre des « Rencontres d’auteurs de théâtre ».
Renseignements : Pierre-Marie Quesseveur au 02 98 93 93 51 – mail: adec29@free.fr -
site: adec29.free.fr

Jean-Paul Alègre

Il passe son enfance entre la région parisienne et le pays basque où il a des attaches familiales. Grand joueur de pelote basque au grand chistera, cette passion sportive rivalise longtemps avec celle du théâtre.

Deux événements majeurs déterminent sa carrière théâtrale : la découverte des techniques du théâtre américain lors d'une bourse d'étude d'un an aux Etats-Unis, et la rencontre avec Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil avec lesquels il participe à l'aventure de 1789 et 1793.
Il fonde sa propre compagnie, Le Théâtre du Fil d'Ariane, en 1970. Sa mise en scène de La Fête en Plein Air de Vaclav Havel (première création en France) lui vaut un succès national. C'est pour sa troupe qu'il devient auteur dramatique.

Il est depuis plusieurs saisons, et d'après les statistiques de la Fédération Nationale des

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Compagnies de Théâtre et d'Animation FNCTA), un des auteurs vivants les plus joués en France. Il est traduit dans une vingtaine de langues (anglais, japonais, russe, arabe moderne, grec, espagnol, etc.) et présent dans plus de trente pays.

Toutes ses pièces sont éditées aux Éditions de l'Avant-Scène et chez Lansman Éditeur.
Il a reçu le Prix de Lyon des Auteurs de Théâtre pour Lettres Croisées, en 2003, et l'Académie Française lui a attribué le Prix Emile Augier, destiné à récompenser une œuvre dramatique, pour Agnès Belladone, en 2004.

Nombre de ses textes sont repris dans les livres scolaires et il fait l'objet de plusieurs études universitaires.

Jean-Paul Alègre s'implique par ailleurs dans la vie théâtrale, puisqu'il est Président du Centre des bords de Marne, vaste complexe culturel de l'est parisien. Il a été élu président des EAT (Ecrivains Associés du Théâtre) en juin 2006.

Jean-Paul Alègre est chevalier dans l'ordre des Arts et Lettres.



Les Vieilles Mouettes prennent leur envol

L’écrivain de théâtre Christian Rullier a donné au Cinédix à Carhaix, la première lecture publique de sa nouvelle pièce avant sa mise en scène à Albi en février 2007.

Nez chaussé de lunettes demi-lune, barbe grisonnante et complet veston du même tonneau, Christian Rullier se démène seul en scène comme un beau diable, pour donner vie à ses Vieilles Mouettes. «Lui vivant, il préférerait se pendre avec les cordons de la Bourse plutôt que de la confier à quelqu’un», lance l’auteur de cette fiction théâtrale, à propos de René Barrère, un puissant capitaine d’industrie désormais cloué sur un lit médicalisé en attendant la grande faucheuse.

Autour du patriarche, sa fille et trois de ses plus anciens amis et actionnaires guettent les ultimes oracles de l’homme d’affaires, gagné par une tumeur au cerveau. «Même mort, il trouverait encore le moyen de s’enrichir», lâchent-ils, admiratifs devant le palmarès du magnat au bord du trou : «Aéronautique, spatial, édition, médias !» Entraînant les quinze spectateurs du Cinédix dans l’effeuillage progressif de sa dernière œuvre, Christian Rullier donne aussi à voir le décor enserrant Les Vieilles Mouettes dans leur huis clos affairiste. «Un mur d’écrans vidéo diffusant les derniers cours de la Bourse sur fond de course lancinante d’un électrocardiogramme.»

La magouille du siècle

Au chevet du mourant, les proches manigancent les derniers arrangements de la magouille du siècle et s’impatientent. «La signature du contrat de vente des douze


Invité de la 3e Rencontre d’auteurs de théâtre, l’écrivain Christian Rullier a donné la primeur de sa dernière pièce, Les Vieilles Mouettes, aux spectateurs du Cinédix.


frégates militaires à Taïwan est imminente !» Sanglée sur son lit de mort, la pythie de l’économie mondialisée déraille. «Mon Dieu. Pardonnez-nous les crimes que nous sommes obligés de commettre !», s’écrie René Barrère, avant de faire virevolter rageusement sa perfusion dans un dernier accès de lucidité. «Je resterai le maître jusqu’à mon dernier souffle !»

Dernière feuille en main, le front perlé de sueur, l’auteur tire le rideau sur un ultime envol de mouettes et de sternes rieuses. «C’est dur de lire tout seul !», lance-il à l’adresse des spectateurs réunis par Pierre Marie Quesseveur.

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Véritable «théâtre en train de se faire» sur la scène du Cinédix, la fable de ces cinq personnages en quête de salut boursier, a sans doute encore besoin de temps pour se bonifier. Avec peut-être, on l’imagine, le désir pour Christian Rullier d’assaisonner le tout d’un soupçon supplémentaire de cruauté jubilatoire et de cynisme rentre dedans.

Jean-Pierre Bénard

Chronique de la première lecture publique de la pièce Les Vieilles mouettes donnée par son auteur, au Cinédix à Carhaix (Finistère), le 23 septembre 2006.

Christian Rullier : «Une véritable démarche d'écriture»

Le samedi 23 septembre 2006, à Carhaix, la 3e Rencontre des auteurs de théâtre accueillait ce prolifique écrivain et scénariste de cinéma.

Christian Rullier n’est pas un inconnu à Carhaix où il est déjà venu à l’occasion du 10e anniversaire du festival de théâtre amateur. «Il avait accepté de parrainer notre festival en 2004. C’est un auteur contemporain majeur», confie Pierre-Marie Quesseveur, le président de l’Adec 29 (Art dramatique expression et culture). «Il y a 2 ans, nous avions monté Cabaret furieux, une pièce dont il est l’auteur. Président de la commission théâtre de la SACD (Société des auteurs compositeurs dramatiques), cet écrivain est par ailleurs l’initiateur d’un site internet exhaustif, sur tout ce qui touche au théâtre.»

Une passion pour la chose théâtrale commune aux deux hommes, embarqués dans un même atelier d’écriture en région Rhône-Alpes, au mois de mai dernier. «Christian Rullier y était également invité. Et c’est là qu’est née cette idée d’une résidence à Carhaix, pour permettre à une dizaine de personnes concernées par l’écriture théâtrale, de travailler sur son procédé d’écriture.»

Un stage de 3 jours, organisé du vendredi à dimanche à l’occasion de la 3e Rencontre des auteurs de théâtre. «L’idée est de faire venir un auteur dans le cadre d’une commande d’écriture, avec un texte écrit par lui sur Carhaix et l’action menée par notre antenne théâtrale locale.» Un texte qui sera édité en 2007, dans un ouvrage où figureront également d’autres auteurs francophones impliqués dans ce projet d’envergure nationale. Sans doute une première pour la capitale du Poher, hôte pendant ces trois journées du très mystérieux «matérialisme textuel», cher à l’auteur invité. «Christian Rullier ne croît pas trop à l’inspiration, explique Pierre Marie Quesseveur à ce sujet.


Christian Rullier était l’invité de la 3e rencontre des auteurs de théâtre organisée à Carhaix par Pierre-Marie Quesseveur. (Photo : Xavier Cantat)


La structure de son texte est déjà couchée sur le papier, alors même qu’il n’a pas commencé d’en écrire la première ligne». Une méthode inspirée par le Nouveau roman et mise en pratique avec profit, semble-t-il, par ce scénariste particulièrement productif - il est l’auteur d’une trentaine de films ou d’adaptations de Giono, Simenon et de Léo Malet, avec Nestor Burma - avant d’être un écrivain de théâtre reconnu.

Première lecture publique

Ce samedi au Cinédix, le public a donc rencontré ce linguiste de formation, également enseignant durant quelques années au TNB (Théâtre national de Bretagne), à Rennes. «Il a une véritable démarche d’écriture, qui interroge avec beaucoup de causticité les travers de notre société contemporaine», affirme Pierre Marie Quesseveur,


dont les compères comédiens de la compagnie Faltazia devaient donner à cette occasion une lecture des Vieilles mouettes, sa dernière oeuvre. «Il vient juste d'en achever l'écriture. C’est un texte traitant des dernières heures d’un grand baron de l’industrie, dans lequel Christian Rullier dénonce le cynisme de l’argent et du fonctionnement de la Bourse.»

Une oeuvre portée par une écriture très directe, pour cette mise en pièces un brin cruelle de la collusion du monde de la politique et de la haute finance. «Ce sera la première lecture publique de cette pièce, avant sa mise en vie prévue à la fin de l’année», conclut Pierre-Marie Quesseveur, en infatigable militant de l’écriture théâtrale.

J-P B.

  • Pratique : Rencontre des auteurs de théâtre. Tél : 02 98 93 93 51 et site internet de l'Adec 29

  • Vous pouvez également consulter le site officiel de Christian Rullier.

 

Susana, l’immigrée argentine se souvient

L’écrivain invité de la 2e Nuit des auteurs de théâtre a réuni 30 personnes au Cinédix.


Elle est née argentine à Buenos-Aires, avant de remporter un prix de poésie en 1969 et de débarquer en Europe en 1973. «Je suis en France depuis une trentaine d’années. Mais, c’est bizarre, ce pays est devenu l’envers de ce que j’ai connu», confie, Susana Lastreto Prieto, l’auteure dramatique invitée par Pierre-Marie Quesseveur à l’occasion de la 2e Nuit des auteurs de théâtre.

Allusive quant à son passé d’immigrée fuyant les dictatures Sud-américaines, Susana Lastreto Prieto se prête volontiers au jeu des questions sur son parcours d’auteure. «Je suis professeure à l’école Jacques Le Coq où j’enseigne le jeu de l’acteur. Ce soir, j’ai carte blanche pour parler de mon œuvre et lire des extraits de plusieurs de mes pièces.»

Contact avec les comédiens

S’exprimant d’emblée sur le métier d’écrivain de théâtre, Susana dit vouloir se garder de la tentation de la tour d’ivoire, «pour ne pas mourir frustrée avec mes pièces jamais jouées dans des tiroirs». Aux spectateurs du Cinédix, elle lance sa profession de foi d’auteure désormais reconnue. «Je suis un écrivain de plateau et j’aime le contact avec les comédiens. Le théâtre doit user de la fable, aimer la réflexion politique et parler de


Susana Lastreto Prieto était l’invitée de la 2e Nuit des auteurs de théâtre organisée au Cinédix.


l’amour à la manière de Shakespeare.» Elle le lit, tout de go, avec un premier extrait d’une Nuit d’été loin des Andes. «Nous avons traversé l’océan avec l’espoir de voter un jour», raconte, son personnage féminin allongé sur le fauteuil du dentiste. «Nous nous vîmes, nous nous regardâmes, et nous nous aimâmes», conjugue la patiente, à propos de sa première rencontre avec un amoureux français. «Le passé simple, la voie royale d’accès à la culture française», énonce aussi son personnage, avec un sourire, avant de poursuivre iro-


niquement. «Et nous nous quittâmes pour un problème de concordance des temps.» Susana Lastreto Prieto, écrivain de théâtre, joue des latinités franco-espagnoles et se souvient d’où elle vient sans jamais cesser de se demander, «qu’est-ce que vivre et aimer dans une langue qui n’est pas la sienne ?».

Jean-Pierre Bénard

  • Chronique de la 2e Nuit des écrivains de théâtre, organisée à Carhaix (Finistère), le samedi 25 mars 2006.

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Petite musique de nuit pour écrivains de théâtre

Marc Dugowson et Elie Pressmann ont participé à la première Nuit des écrivains de théâtre, organisée au Cinédix par le comité départemental de théâtre amateur et Pierre-Marie Quesseveur.


«La guerre de 14-18 a inauguré la barbarie du XXe siècle. C’est une préfiguration grandeur nature de ce qui allait suivre», lance Marc Dugowson, premier grand prix de la littérature dramatique, venu présenter Dans le vif, sa dernière pièce récompensée en mai dernier par le ministère de la Culture, et lue au Cinédix par la compagnie carhaisienne Faltazia. «Un véritable cataclysme pour le monde rural», ajoute-t-il, au sujet d’une intrigue située à la veille de la guerre dans les environs de Quimperlé. «Parce que la paysannerie bretonne a payé le prix du sang et que j’aime beaucoup cette région.»

Une histoire prenant des airs de Johnny s’en va en guerre, le film insoutenable de Dalton Trumbo sur la première guerre mondiale, quand Jules-Etienne Scornet, le jeune soldat breton monté au front, prend conscience de sa virilité réduite en charpie. « Mon lieutenant, il faudrait qu’on me l’amputasse », lance-t-il, à son officier, dans une tirade tout en humour noir à la manière de Cyrano.

Démarrage dans le vif

Un humour partagé par Elie Pressmann, l’autre auteur invité de la soirée, venu lire pour sa part Vlan, une pièce écrite dans le sillage du théâtre de Samuel Beckett. «Mon collègue fait plus dans la viande. Mais, de


Elie Pressmann est venu lire « Vlan », une pièce de théâtre dont il est l’auteur, à l’occasion de la première Nuit des écrivains de théâtre organisée vendredi au Cinédix.


mon côté, c’est plus allégorique», sourit-il, à l’évocation de ses propres personnages, attendant sous un abribus en plein désert un bus n° 80 qui tarde à venir. «La première fois que j’ai tué officiellement, j’avais 10 ans, et vous ?». Un démarrage dans le vif pour le texte d’Elie Pressmann, avec cette discussion philosophique entre un vieil homme au couteau et un jeune surgit de nulle part. «Il y a ceux qui ne méritent pas de vivre et ceux qui méritent de mourir dignement»,


lance le vieillard, amateur de phrases coupantes et de fines lames glissant entre deux côtes, comme un archet de violoncelle sur une suite de Bach. Le poignard glisse une dernière fois et le bus 80 finit par arriver. Dommage, toutefois, que dans la salle, aussi peu de spectateurs soient venu en écouter la petite musique de nuit.

Jean-Pierre Bénard

  • Chronique de la première Nuit des écrivains de théâtre, organisée à Carhaix (Finistère), le vendredi 7 octobre 2005.

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