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Depuis
2001, Les Impressions Nouvelles ont publié près de quarante
titres. Par ses choix variés et cohérents, cette jeune maison
dédition sest forgée une identité forte.
Elle a joué un rôle de pionnier dans le lancement du DVD littéraire.
Elle est parvenue rapidement à mettre en place une stimulante politique
dauteurs. Elle na pas hésité à prendre
des risques, à parier sur des écrivains inconnus ou débutants,
à susciter des débats autour de questions littéraires
ou de société. Aujourdhui, dans leur désir douverture vers de nouvelles contrées littéraires, dexploration de chantiers inédits et de recherches en cours, Les Impressions Nouvelles inaugurent une collection Théâtre, dont la direction a été confiée à Christian Rullier.
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Christian Rullier
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En
1987, "Le Fils", écrivain cyclothymique, débauché
et caméléon, jouissant de sa propre destruction et par tous
les bouts de la chandelle où ça pouvait brûler, faisait
son apparition dans la pièce éponyme de Christian Rullier
qui, jouée par 100 comédiens à la Cigale dans une
mise en scène de François Rancillac, connut un important
succès et remporta le Grand Prix du Théâtre de la
ville de Paris. Depuis cette date, une dizaine d'autres mises en scène
lui sont consacrées en moyenne chaque année en France et
à l'étranger.
Cette pièce était composée d'une centaine de personnages qui, un jour dans leur existence, sur une durée de soixante ans, avaient rencontré Le Fils, l'avaient aimé ou cru l'aimer, détesté ou cru le haïr. Tous ces êtres anonymes avaient partagé un instant de sa vie et venaient témoigner devant le public au sujet de sa personnalité controversée. Le Fils, lui, ominiprésent pourtant, était l'éternel Absent de l'histoire "Nous ne vivons jamais que dans la mémoire des autres", écrivait Borges. Ce à quoi la pièce "Le Fils" répondait, avec l'ensemble de ces témoignages : "Mais les autres ne vivent aussi que dans notre mémoire, faite de faux pas et de faux-papiers" Aujourd'hui, avec "Dernières Outrances", un nouveau chapitre s'ouvre dans cette aventure littéraire et théâtrale. En effet, 350 textes écrits de la main du Fils ont été retrouvés par Christian Rullier dans un squat de la banlieue parisienne, où il a séjourné quelques temps. Tous ne sont pas publiables en raison de leur extrême violence et de leur caractère purement pornographique. Certains durent même être détruits car ils contenaient des noms plus ou moins célèbres, avec surnoms intimes, adresses, prouesses et numéros de téléphone. D'autres encore étaient illisibles, moisis, rongés, couverts de taches d'alccols et de liquides suspects. Bref, de ce tas immonde et anarchique de feuillets à la chronologie malmenée, seuls 150 textes environ ont pu être "sauvés" et "triés". Naturellement, cette reconstitution de ce que l'on pourrait appeler le "journal" du Fils, bien qu'ayant nécessité plusieurs années de travail intense, est tout à fait approximative. Il convient cependant de noter que la fin de ce roman d'une fin de vie littéraire est considérée par les spécialistes comme "plausible". |
Christian Rullier |
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Christian Rullier
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A
la fin de la guerre, les Nazis ont détruit un village et massacré
ses habitants : les hommes ont été fusillés, les
femmes et les enfants brûlés vifs dans l'église...
De rares personnes ont cependant réussi à échapper
à la mort... |
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Christian Rullier Avec
toute mon admiration |
Avec
toute mon admiration
La grande et exubérante actrice Éléonor Ravel, née à l'époque où Raymond Poincaré faisait occuper la Ruhr, partage sa vie et son appartement parisien avec Thomas Langevin, un sexagénaire, qui est à la fois son majordome, son ami, son complice, et sans doute davantage encore Un jour, Éléonor accepte de recevoir un "jeune auteur", Christian Le Fils, la quarantaine, qui nourrit pour elle une admiration sans borne, dangereuse, et lui propose le rôle principal d'une pièce qu'il a écrite exclusivement pour elle Or ce rôle n'est pas sans rapport avec celui qu'elle a refusé à Ingmar Bergman en 1957, dans un film resté finalement à l'état de projet, Les Ombres Rouges Éléonor acceptera-t-elle de jouer un dernier rôle, le dernier ? |
Attentat
meurtrier à Paris 320 morts 800 blessés
Katharina, la quarantaine, atteinte d'un mal incurable, décide de mourir accompagnée par le plus grand nombre afin que les médias parlent d'elle... A-t-elle réellement déposé une bombe dans un lieu public pour théâtraliser sa fin ou cette bombe n'est-elle que la déposition publique d'un phantasme explosif ? De passage dans la chambre conjugale après l'acte fatal, Katharina est-elle toujours vivante, ou n'est-elle plus déjà que le rêve de l'homme d'affaires qui dort, son pauvre mari au planning surchargé, qui n'a pu juguler le drame ? Créée en 1985 au Théâtre de l'Athénée par Marie-Christine Barrault, dans une mise en scène de Gilles Atlan, cette pièce se révèle, à la lumière de récentes tragédies où s'épousent solitude et folie, d'une redoutable et troublante actualité. |
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Guy
de Maupassant
La
paix du ménage |
La
paix du ménage, dont l'action est située à Paris
en 1890, est un condensé de la comédie de boulevard. Trois
personnages : le mari (M. de Sallus) , la femme (Mme de Sallus), celui
qui n'est pas le mari (M. Jacques de Randol). Le mari, volage décide
de reconquérir son épouse au moment où celle-ci s'apprête
à fuir avec son amant. La pièce se joue en les quelques
heures qui séparent cette décision d'un revirement aussi
inattendu qu'aigre-doux. Le portrait de la bourgeoisie que brosse Maupassant
est d'abord amusant, mais devient vite ambigu, puis très cruel,
et il n'hésite nullement à monter en épingle la lâcheté
des hommes.
"Et pourtant dans la Paix du ménage, et c'est là une des grandes originalités de cette pièce, pour ne pas dire une de ses étrangetés, Maupassant envisage, dans le cadre du mariage, la possibilité d'une entente amoureuse, d'une complicité érotique. La cohabitation légalement ratifiée d'une femme et de son mari ne condamnerait pas forcément les sentiments à s'affadir et la bagatelle pourrait bien, contre toute attente, y trouver son compte." (extrait de la préface inédite d'Albert Algoud) |
Guy
de Maupassant est l'auteur de nouvelles le plus célèbre
et le plus populaire de France. Élève de Flaubert, il s'est
fait le peintre implacable des murs de son temps. Ses recueils de
nouvelles et ses romans sont devenus des classiques. Cette pièce
méconnue et devenue introuvable mérite largement d'être
découverte. Elle allie le comique du théâtre de boulevard
(Courteline, Labiche, Guitry, Feydeau) à la profondeur psychologique
et au mordant de Maupassant, qui se montre ici un maître du dialogue
rapide et cynique et un précurseur inattendu du féminisme.
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Dieter
Lesage Peut-on encore jouer Hamlet ? essai |
Shakespeare
est considéré comme un auteur "universel", qu'on
peut donc continuer à jouer comme si de rien n'était, c'est-à-dire
comme s'il était un de nos contemporains. Or, la réalité
est tout autre: une pièce comme Hamlet, du moins dans sa version
originale, est devenue pour nous incompréhensible et injouable.
On ne peut jouer Hamlet que dans la mesure où on l'adapte, c'est-à-dire
dans la mesure où l'on supprime ce qui constitue l'essence du texte.
Dans son livre, Dieter Lesage s'en prend aux adaptations modernes qui
détruisent selon lui l'art de Shakespeare et il avance des propositions
concrètes à même de respecter des pièces aussi
"impossibles" qu'Hamlet...
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Dieter
Lesage est sans doute le plus renommé des jeunes essayistes belges
néerlandophones. Il s'est fait remarquer par deux livres (inédits
en français) sur les dérives du nationalisme flamand. Peut-on
encore jouer Hamlet ? est une tentative de s'opposer à une variante
culturelle du racisme, qui oblige l'autre à devenir exactement
comme nous. Par ce livre, Dieter Lesage s'impose comme une des figures
clé de l'anti-globalisme culturel.
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Un
livre-événement
L'auteur
de deux comédies aujourd'hui bien oubliées - Le Menteur
et La Suite du Menteur - est également celui de L'Ecole des femmes,
du Misanthrope, de Tartuffe, du Dom Juan, de L'Avare, des Femmes savantes
Il a aussi écrit l'essentiel du Bourgeois gentilhomme et du Malade
imaginaire. |
Dominique
Labbé
CORNEILLE
DANS L'OMBRE DE MOLIERE |
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Raymond Federman
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Aux
Etats-Unis et en Allemagne, La voix dans le débarras/The Voice
in the closet est depuis longtemps un texte incontournable sur la Shoah.
Exceptionnel par le témoignage qu'il apporte, ce texte qui retrace
la manière dont un enfant a vécu l'enlèvement de
sa famille lors de la Rafle du Vel'd'Hiver, le monologue de Federman se
distingue aussi par son écriture absolument inédite. Voici
un texte qui ne dit pas seulement l'indicible, mais qui le fait vivre
à travers sa forme même. Pour Raymond Federman, qui a quitté
la France en 1947, la publication française de ce livre-culte est
un évément biographique capital. Pour le soustraire aux
Nazis, une mère cache son enfant dans un placard. C'est depuis
ce lieu à la fois excitant et angoissant que l'enfant-narrateur
va pouvoir suivre sans oser bouger l'arrestation de ses parents et de
ses surs, qu'il ne reverra jamais. Dans un bref récit écrit
simultanément en anglais et en français, Raymond Federman
restitue, sous la forme d'un monologue halluciné, cet événement
clé de sa vie dont il conjure le traumatisme par une violence verbale
jamais vue et surtout jamais entendue dans un récit de survivant.
Comme l'écrit Marc Avelot, dans une préface éclairante "la grande force de Raymond Federman est de conjoindre les chaos dans un récit qui s'élabore comme une sorte d'art poétique de l'horreur. Si l'on veut bien aborder le livre sous cet angle, il s'offre, à la charnière de James Joyce et de Pierre Guyotat, comme un des textes majeurs du XXe siècle." Maurice Roche ne s'y est pas trompé en dédiant à Raymond Federman un de ses textes les plus effervescents : Echos. |
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Cyril Gely - Eric Rouquette
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Février
1848 : Alexandre Dumas est à son apogée. Il s'est retiré
quelques jours dans l'immense château qu'il fait construire à
grands frais. Là, il travaille avec son collaborateur Auguste Maquet.
Si c'est Dumas qui signe, la besogne abattue par Maquet est colossale.
Pourtant, depuis dix ans, il est resté dans l'ombre du grand homme
et n'a jamais contesté sa suprématie.Ils forment un couple,
liés par un intérêt commun : le travail. Mais ce couple,
en dépit des apparences, est bien plus complexe qu'on ne le croit.
Car, quand éclate une querelle entre les deux hommes, une question
cruciale se pose : quelle est la part exacte de l'un et de l'autre dans
cette grande réussite ? Lequel des deux est le père de d'Artagnan
et de Monte-Cristo ? Bref : qui est l'auteur ? Leur relation, si paisible
jusqu'ici, passe de l'alliance au doute, hésite, puis bascule dans
l'affrontement, alors que non loin de là, à Paris, se prépare
une révolution qui scellera définitivement le sort de la
monarchie
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Dumastodonte
! Ludovic
Miel |